Professionnalisation des agents de sécurité privés

Opérations mains propres chez les privés

Suite aux récents dérapages ayant écorché leur image, les agents de sécurité privés doivent faire le ménage dans leur rang, selon un rapport remis au ministre de l’Intérieur.

Une professionnalisation indispensable pour éviter les dérapages

Chargé de l’agrément et de la tutelle des agents de surveillance et des détectives privés, le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) vient de remettre à Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, son premier rapport sur un secteur en plein développement.

Dirigé par le préfet Alain Gardère et présidé par le criminologue Alain Bauer, le CNAPS a examiné à la loupe les activités de 3607 entreprises, soit près de la moitié des sociétés de sécurité agréées. Ces descentes surprises avaient pour objet de vérifier les cartes professionnelles, les contrats de travail, la situation fiscale, les plannings de travail des agents, ainsi que les coordonnées des sous-traitants et des clients.

Malgré une professionnalisation grandissante des agents de sécurité, 26 282 manquements aux règlements ont été relevés depuis 2012, dont 11 826 en 2014. Au cours de ces contrôles, 1673 agents se sont fait épingler pour absence de carte professionnelle, travaillant ainsi sans le moindre agrément. Concernant la tenue vestimentaire, qui ne doit pas ressembler à celle des policiers et des gendarmes, 1259 infractions ont été relevées. Enfin, 407 dérapages concernant la déontologie de la profession, et liés à des problèmes de sobriété ou de loyauté, ont été recensés.

Des besoins grandissants

Alors que les stades sont désormais la cible des terroristes, le préfet Alain Gardère ne veut pas se retrouver dans la situation des Anglais qui avaient dû faire appel à l’armée durant les JO de Londres. Pour l’Euro de football, l’année prochaine, on estime à 30 000 personnes les besoins de recrutement pour fouiller les spectateurs qui assisteront aux 51 matchs répartis sur une dizaine de villes. Un challenge complexe pour le CNAPS, compte tenu des besoins de formations de ces nouvelles recrues.